Depuis plusieurs mois, les audits de transition se font sur la base de la nouvelle norme IATF 16949 : 2016. Sachant que les entreprises doivent se mettre à niveau avant fin juin 2018, nous nous penchons aujourd’hui sur les principales non-conformités relevées par les auditeurs tierce partie ces derniers mois.
Quelles sont les principales non-conformités détectées lors des audits de transition ?
A ce jour, les principales non-conformités portent sur les thèmes suivants :
- L’analyse des risques et opportunités : manquante, incomplète ou pas suivie ;
- Les revues de processus : pas correctement définies dans le système de management ou non faites ;
- La revue de direction : incomplète du fait des points précédents ;
- La méthode pour relever la pertinence des parties intéressées ;
- La gestion des modes de substitution ;
- La gestion des fournisseurs avec une approche risque ;
- L’incompréhension de la gestion des connaissances organisationnelles ;
- Les compétences des auditeurs internes : peu d’auditeurs – voire parfois le responsable du SMQ (!) – ont été formés à l’IATF ;
- La planification des changements dans l’entreprise ;
- Le rôle et les responsabilités des propriétaires de processus : non connus par les propriétaires eux-mêmes ;
- La détermination et la prise en compte des exigences spécifiques client dans le système de management de la qualité ;
- Les audits de requalification : la fréquence et le contenu ne sont pas mentionnés dans le plan de surveillance.
Et au niveau international ?
L’IATF suit de près les résultats des premiers audits menés selon la nouvelle norme IATF16949. Lors de sa conférence à Oberursel en Allemagne le 13 septembre, l’IATF a annoncé les 10 non-conformités majeures qui sont le plus relevées :
- Chap. 7.2.3 – Compétence des auditeurs internes
- Chap. 8.5.1.5 – Système TPM (Maintenance Productive Totale)
- Chap. 6.1.2.3 – Plans d’urgence
- Chap. 10.2.1 – Non-conformité et action corrective
- Chap. 6.1.2.1 – Analyse de risques
- Chap. 10.2.3 – Résolution de problèmes
- Chap. 4.3.2 – Exigences spécifiques du client
- Chap. 8.5.1 – Maîtrise de la production et de la prestation de service
- Chap. 4.4.1.2 – Sécurité du produit
- Chap. 9.3.2.1 – La revue de direction
On note que la qualification des auditeurs est la non-conformité la plus populaire, suivie par l’obligation de mettre en place des programmes TPM (Total productive maintenance).
Merci à Agnès DIES, Jean-Claude ZYNDERMAN et Jon FOLEY pour leurs témoignages.
Bonjour,
Concernant les compétences des auditeurs internes, en octobre 2017 les « Sanctioned Interpretations » publiées par l’IATF ont modifié les exigences. Est-ce que cela fait évoluer l’analyse ci-dessus ?
Bonne journée
Bonjour Christelle,
A ce jour, l’analyse est telle quelle. A voir lors de la prochaine conférence IATF…
Bonne journée !
Bonjour,
Pourquoi faut-il définir une méthode pour classer les parties intéressées comme pertinentes, ce n’est pas exigé par la norme : on les considère pertinentes simplement lorsqu’elles ont des exigences envers notre société…
Bonjour Pascal,
Vous avez raison, ce n’est pas exigé par la norme. La non-conformité porte sur le fait que les parties intéressés identifiées par la Direction ne sont pas pertinentes, or c’est souvent à cause d’un manque de méthode.
Merci de nous lire.
Bonnie
Bonjour Bonnie,
Cet article résume bien les constats IATF.
L’incompréhension des « connaissances organisationnelles » que vous soulevez est liée à une traduction incompréhensible voire un contresens de l’anglais vers le français du § 7.1.6 de l’ISO 9001 : 2015.
En effet, « organizational knowledge » doit être interprété comme « les connaissances nécessaires à l’organisme certifié pour mettre en œuvre ses processus et atteindre la conformité de ses produits ». Ceci intègre la capitalisation d’expérience, l’identification des connaissances clés à acquérir lors des changements au sein de l’organisme…etc.
Bien à vous,
Jean-Claude Zynderman
Bonjour Jean-Claude,
Merci beaucoup pour votre contribution et ce complément très intéressant !
Passez une bonne journée,
Bonnie
Merci pour retour qui confirme beaucoup de points faibles et à améliorer
Philippe
L’incompréhension de la gestion des connaissances organisationnelles : quels sont les attendus ? merci de m’éclairer
Cordialement
Bonjour,
A partir de combien d’audits a pu être tirée cette analyse ?
merci cordialement,
Bonjour Madame,
Ces informations proviennent de plusieurs sources :
D’une part, des auditeurs tierce partie, partenaires d’EURO-SYMBIOSE (une vingtaine d’audits menés à ce jour) ;
De l’autre, l’IATF Monde (analyse de 3172 audits réalisés au niveau mondial).
Bien cordialement,
Bonnie
Bonjour,
Au niveau de la requalification des produits demandés dans le paragraphe IATF 16949:2016 4.4.1.1 Conformance of products and processes :
« The organization has to ensure conformance of all its products and processes, including service parts and those that are outsourced, to all applicable customer, statutory, and regulatory requirements ».
Quelle est la juste interprétation car à ce jour, l’impact financier de demander une requalification à des contrats fournisseurs antérieurs à l’IATF est loin d’être négligeable sur 700 à 1000 fournisseurs.
Merci de vos réponses rapides car ces coûts sont des écarts financiers non budgétisés à ce jour.
Bonjour,
En effet, l’impact financier n’est pas pris en compte dans l’IATF. Toutefois, les coûts de requalification peuvent être discutés au cas par cas avec le client, en particulier pour les produits dont le sujet n’aurait pas été évoqué durant la revue de contrat (point qui n’existait pas à l’époque par exemple dans les normes ou CSR). Il faut aussi bien évidemment prendre en compte les CSR qui elles aussi doivent être examinées par le fournisseur et, si nécessaire, des réserves peuvent être envoyées au client pour Approbation ou Non (des preuves doivent être disponibles).
François, consultant EURO-SYMBIOSE.